MOGADOR, du phénicien "migdol", signifie "petite forteresse", et il faut être ici une petite forteresse pour résister aux assauts du VENT et du SABLE. De Mars à Octobre, les anticyclones humides de l'Atlantique sont à l'origine de cet alizé de Nord-Est, le "CHARKI", qui tourmente la vieille MOGADOR, aujourd'hui ESSAOUIRA, depuis ses remparts jusqu'aux ruelles et à la grande plage malmenée par éole. Les étoffes volent, les voilures des surfers téméraires se prennent pour de grands oiseaux de mer. Partout on défie les bourrasques, on se protège comme on peut des cinglants cristaux de quartz. Dans le vieux cimetière, le sommeil des nouveaux gisants est soumis lui aussi à la tempête. Je salue Sophie, André, et une fois encore Christian, devenu presque un ami, depuis le temps, "Christian Richard, peintre traducteur, 21 Octobre 1940, 12 Janvier 2001, Tu nous manques tellement"... Ici à ESSAOUIRA, quand souffle le CHARKI, il vous fait danser le SIRTAKI du Diable. On a beau faire, la tourmente vous harcèle et vous épuise. Elle finit par vous pousser vers le havre d'un refuge. Sans aller forcément bien loin, à une vingtaine de kilomètres à l'intérieur des terres, au pays de l'arganier. Et à mille lieues déjà de la force du vent. Mais c'est cette même tourmente qui vous ramène inéluctablement au bord de l'Atlantique, un jour d'absence. Un jour de calme inespéré. Inattendu. Pour mieux vous tourmenter plus tard une fois encore dans la poussière des sables. ""Les vents qui soufflent les jours de tempête sont comme des tourbillons de damnés. On dit qu'ils sont des âmes mauvaises qui s'engouffrent à l'intérieur des maisons pour y prendre ce qu'on leur doit. On, c'est à dire ceux qui restent, les vivants"" (Claudie Gallay - Les Déferlantes). Encore un grand merci aux passantes, passants, marcheurs, et cavaliers du hasard. Vous voilà passagers du blog des artistes, des poètes et des voyageurs... Un blog qui ne serait rien sans vous... L'un des cavaliers m'a dit: "envoie-moi les photos, mon facebook, c'est "célavie" ou "c'est la vie". J'ai retrouvé sur FB Khadija et Ghizlan, mais rien qui ressemble au cavalier. Merci de m'aider à lui faire parvenir ses images. Amitiés, bises mes très chers et belles tempêtes, qui nous font savourer chaque fois le calme revenu. Thierry.
5 commentaires:
Envoûtante Essaouira qui m’attira dans ses filets voilà quelques années … les quelques jours prévus s’étirèrent tels les fils d’une pelote magique …
Merci pour la richesse des photos aux couleurs qui pètent, comme j’aime ! profitez-bien !!
De grosses bises affectueuses mes amis
Céline
Toujours ces magnifiques photos, le" charki"rajoute de la beauté.Essaouira domaine des surfeurs téméraires et acrobates,de ces oiseaux de bord de mer ,dont ces étonnantes spatules blanches. Merci de nous de nous faire profiter de ce voyage comme si nous y étions. Bonne route, et bon vent pour la suite !!! Jeannot.
Belle virée dans ce vent fou, où le vol des flamants est moins coloré qu' au-dessus de notre Méditerranée, les bergeronnettes me plaisent, et les vagues et les gens... Les tombes sont là pour nous dire que nous ne sommes pas éternels, et les noms des morts font comme un appel de ceux qui "ont été",ils se gravent en nous un bref instant... Merci et encore "bon vent" Thierry, à bientôt !
Magnifique bravo!!!!!!!!!!!
Merci Céline, merci chers Jeannot et Agnès, merci ma chère Joëlle, merci Nathalie,
vous êtes for me for me formidables. Des grosses bises à vous tous. Thierry.
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